Dans quel dessein vient−elle de sortir, Seigneur ? Est−elle enfin disposée à partir ? | De quelle galère vient-elle de sortir, Seigneur ? Est-elle enfin prête à partir ? |
Paulin, je suis perdu, je n'y pourrai survivre : La reine veut mourir. Allons, il faut la suivre. Courons à son secours. | Paulin, je suis perdu, je ne pourrais pas survivre. La reine veut mourir. Il faut vite la suivre. |
Hé quoi ? n'avez−vous pas Ordonné dès tantôt qu'on observe ses pas ? Ses femmes, à toute heure autour d'elle empressées, Sauront la détourner de ces tristes pensées. Non, non, ne craignez rien. Voilà les plus grands coups, Seigneur ; continuez, la victoire est à vous. Je sais que sans pitié vous n'avez pu l'entendre ; Moi−même, en la voyant, je n'ai pu m'en défendre. Mais regardez plus loin : songez, en ce malheur, Quelle gloire va suivre un moment de douleur, Quels applaudissements l'univers vous prépare, Quel rang dans l'avenir... | Hé alors, n’avez-vous pas Ordonné que bientôt on l’observerait ? Ces femmes qui seront tout le temps à ce précipité autour d’elle, Sauront la distraire de sa tristesse. Non, non, ne craignez rien, voilà les plus grands coups, Seigneur : continuez la victoire est à vous. Vous n’auriez pas pu l’entendre si vous n’aviez pas eu de pitié Même moi je n’ai pas pu m’en défendre en la voyant. Mais regardez plus loin, pensez que dans ce malheur, Le triomphe viendra après ce bouleversement, Que l’univers se prépare à vous applaudir, Quel grade vous aurez dans l’avenir. |
Non, je suis un barbare. Moi−même, je me hais. Néron, tant détesté, N'a point à cet excès poussé sa cruauté. Je ne souffrirai point que Bérénice expire. Allons, Rome en dira ce qu'elle en voudra dire. | Non, je suis une brute. Je me déteste moi-même. Néron, si détesté, N’a pas poussé sa méchanceté à cette exagération. Je ne souffrirai pas si Bérénice meurt. Allons, Rome dira ce qu’elle voudra dire. |
Je ne sais, Paulin, ce que je dis. L'excès de la douleur accable mes esprits. | Paulin, je ne sais pas ce que je dis. Le surplus de la douleur abat mes esprits. |
Ne troublez point le cours de votre renommée : Déjà de vos adieux la nouvelle est semée ; Rome, qui gémissait, triomphe avec raison, Tous les temples ouverts fument en votre nom, Et le peuple, élevant vos vertus jusqu'aux nues, Va partout de lauriers couronner vos statues. | Ne troublez pas le cours de votre réputation : Déjà depuis vos adieux, la nouvelle se répand. Rome, qui gémissait, réussit avec raison ; Tous les temples s’ouvrent pour vous ; Et le peuple, élevant votre mérite jusqu’aux nues, Va couronner vos statues de lauriers. |
Ah, Rome ! Ah, Bérénice ! Ah, prince malheureux ! Pourquoi suis−je empereur ? Pourquoi suis−je amoureux ? | Ah ! Rome ! Ah ! Bérénice ! Ah ! Prince malheureux ! Pourquoi je suis empereur ? Pourquoi je suis amoureux ? |